(…) Cet ouvrage révèle le regard que les artistes contemporains portent sur le noble animal. Et force est de constater que le cheval n’y est traité que pour lui-même, qu’on est bien loin de l’animal convenu sur lequel l’enjeu véritable de la représentation, l’Homme, était juché.
Au fil des pages, on découvre une plastique magnifique et sans cesse renouvelée, des formes musculeuses et arrondies qui se jouent de la lumière en composant de délicieux clairs-obscurs. On discerne des lignes de force qui traversent toutes les œuvres : la finesse de la tête, l’expressivité du regard et du mouvement des oreilles, la passion pour le muscle, la référence fréquente à l’arabe et à son chanfrein concave… Même lorsque la représentation se fait plus éloignée de la réalité, quand le corps devient lacunaire, parcellaire, l’âme du cheval demeure et avec elle la beauté, la vivacité, l’énergie, l’impétuosité.
Ces œuvres pourraient sembler se rattacher à une forme artistique ancienne, être des déclinaisons des chefs-d’œuvre animaliers du XIXe siècle. En réalité, la confrontation des deux époques nous porte à penser à rebours : face à la quantité et à la puissance des représentations artistiques du cheval qui nous sont offertes ici, on est porté à penser que les anciens ne furent que les précurseurs des temps présents, que Delacroix fut le cas particulier dans son époque quand nos artistes contemporains forment un courant assez homogène.
Christophe Degueurce
Directeur de l’École nationale vétérinaire d’Alfort
Au fil des pages, on découvre une plastique magnifique et sans cesse renouvelée, des formes musculeuses et arrondies qui se jouent de la lumière en composant de délicieux clairs-obscurs. On discerne des lignes de force qui traversent toutes les œuvres : la finesse de la tête, l’expressivité du regard et du mouvement des oreilles, la passion pour le muscle, la référence fréquente à l’arabe et à son chanfrein concave… Même lorsque la représentation se fait plus éloignée de la réalité, quand le corps devient lacunaire, parcellaire, l’âme du cheval demeure et avec elle la beauté, la vivacité, l’énergie, l’impétuosité.
Ces œuvres pourraient sembler se rattacher à une forme artistique ancienne, être des déclinaisons des chefs-d’œuvre animaliers du XIXe siècle. En réalité, la confrontation des deux époques nous porte à penser à rebours : face à la quantité et à la puissance des représentations artistiques du cheval qui nous sont offertes ici, on est porté à penser que les anciens ne furent que les précurseurs des temps présents, que Delacroix fut le cas particulier dans son époque quand nos artistes contemporains forment un courant assez homogène.
Christophe Degueurce
Directeur de l’École nationale vétérinaire d’Alfort